mardi 19 mars 2013

L'équicoaching permet de dévoiler le conditionnement de nos émotions

Sur mon profil Facebook je publie un billet d'humeur chaque matin en un commentaire que m'inspire mes premiers pas dans l'aube pour aller nourrir les chevaux. J'y partage ma joie de humer l'air, les premiers sons dans le début du jour endormi, l'enthousiasme de mes animaux qui partagent ma vie peu importe le vent, la température ou ce qui tombe du ciel... ou pas! C'est une source d'admiration sans fin pour moi.
J'ai des "likeurs" et, parfois, des commentaires sur cette petite phrase matinale. J'ai retenu l'une d'entre elles qui disait à peu près ceci : "Je te trouve toujours très inspirée le matin! C'est plus que poétique! Ici c'est gris et c'est triste!!!!... quand c'est gris, tu poétises aussi?"
 ... j'ai répondu que oui car même dans la boue il y a des pépites!
Si je vous dis "A partir de demain il va pleuvoir des trombes d'eau avec un vent à 100 à 120 km/h, ce temps est prévu pour toute la semaine" quelle est votre émotion?
A l'inverse si je vous dis "Demain le soleil va briller avec des températures allant de 18° à 20° et une légère brise en bord de mer... et ce pour toute la semaine" quelle va être l'émotion que allez ressentir?
Dans cette toute petite phrase sur le temps possible - donc un futur qui n'existe pas encore - vous avez déjà une émotion qui va conditionner votre journée de manière positive ou moins positive.
Pourtant, en vous il y a sûrement autre chose qu'une météo conditionnée. Et à bien savoir que statistiquement le temps est difficilement prévisible au-delà de 24h ... pourquoi s'affliger pour quelque chose qui peut arriver.... ou non!?
Toutes les émotions sont à vivre
Toutes ... Seul ce qui est important est le sens que cela a pour nous. Et nous sommes tous des êtres différents...
Notre humeur dépend de nous en dehors des circonstances météorologiques et du jugement des autres. Par contre ce que nous faisons de ces informations nous influencera autant que cela influencera notre entourage.
Si vous allez voir un cheval avec un bulletin météo, ce qui l'affectera ne sera pas le factuel de la prévision mais la manière dont VOUS vivez de ce que vous imaginez qu'il adviendra lorsque la pluie tombera ou que le soleil brillera.
En entreprise, vous pouvez avoir le même type de conditionnement par l'émotion. Lors d'une réunion à laquelle j'ai assisté dernièrement, un décideur est venu présenter les éléments de la "bonne" attitude à avoir pour promouvoir une activité et augmenter le chiffre d'affaires. La "bonne" attitude se basait sur le jugement que le groupe pouvait avoir sur différentes manières de réagir. Et si un participant était de type suiveur... il endurait "la honte"!!!
Dans cette toute petite phrase sur une évolution possible - le chiffre d'affaire et donc un futur qui n'existe pas encore - il y a déjà une émotion qui va conditionner la journée de celui dont le comportement est étiqueté de honteux.  En quoi la honte est-elle porteuse de sens pour faire remonter un chiffre d'affaires? Et si le suiveur en question avait seulement besoin de plus de temps pour promouvoir l'activité?
Comme pour le cheval, ce qui affecte le type suiveur (et les autres membres du groupe) ne sera pas le factuel du chiffre d'affaire mais la manière dont le décideur imagine qu'il vivra lui-même la situation si le chiffre reste identique, s'il augmente ou s'il diminue la semaine suivante.
Le décideur a donc un rôle d'influence. Il peut choisir de transmettre au groupe et au type suiveur une envie de relever un défi ensemble. Il peut aussi choisir de transmettre au groupe qu'en éliminant les suiveurs le problème sera résolu. Au passage, bien que cela ne soit pas mon propos il apparaît que l'histoire nous montre souvent que les réussites viennent de la puissance d'un groupe et pas de la désintégration de ses éléments! ... Seul ce qui est important est le sens que le chiffre d'affaires a pour le décideur et cela commence par sa météo intérieure. A partir de là il peut choisir d'être à l'écoute de son manager ou il peut choisir de changer de manager en prétextant que c'est à cause de lui, de ses humeurs, de la météo, etc... qu'il n'atteint pas son but... et ce ad nauseam!

Dans l'approche d'équi-coaching que je pratique le cheval a son mot à dire et votre étonnement résidera dans le fait qu'il vous offre un sentiment qui est incomparable à quelque chose de connu dont vous ressortez heureux d'une météo intérieure lumineuse qui donne envie de vous suivre.

mardi 5 mars 2013

Poser des limites, oui mais comment?


Je continue ici à poursuivre le récit de ce qui m'a conduit à l'équi-coaching et les liens constants qui se font entre le monde de l'entreprise (parfois le monde tout court) et les chevaux. L'arrivée du cheval Lancelot est commenté dans  Vision de travailleur; celle du poulain Tchekhov dans Quel positionnement hiérarchique .
Une fois la relation avec Lancelot établie, j'ai eu la possibilité de déménager dans un lieu un plus grand.
Par bonté d'âme comme je partais en formation la propriétaire des lieux a voulu mettre Tchekhov dans le même parc que son étalon Black Silver. Cette initiative a bouleversé notre route.  L'étalon a littéralement tabassé le poulain et m'a fauché au passage, m'envoyant à l'hôpital dont je ressortis quelques heures plus tard avec un beau plâtre des orteils au genou. Plus qu'une limite posée, Black Silver demandait que le poulain dégage...

Lancelot fut donc ramené auprès de Tchekhov et tout rentra dans l'ordre pour quelques temps. Je devais en effet repartir en formation avec Lancelot et le problème de trouver un compagnon à Tchekhov fut à nouveau posé. Il était hors de question de le remettre avec l'étalon de ma propriétaire. Après beaucoup de remue-méninge nous l'avons mis avec le fils du dit étalon - Surry - qui était à peu près du même âge que Tchekhov. Il était cependant chez lui et mon poulain fut à nouveau agressé. Pendant toute sa jeunesse Tchekhov fut très régulièrement mordu ou botté, il en a longtemps gardé une robe très couturée.
Vint le moment de son débourrage et comme une certaine joie d'accompagner Lancelot en camion. Bien qu'il ait été qualifié de "cheval difficile" son apprentissage fut sans encombre. Reste cet épisode où alors que je participais au module final de formation avec Lancelot, Tchekhov dans un box avec vue sur la piste n'a cependant pas supporté d'en être séparé. Et démontrant l'énergie du désespoir il se mit à escalader la porte. L'instructeur pris les choses en main et alors qu'il se préparait à attacher le poulain haut et court au plus haut des barreaux pour qu'il se calme je me suis interposée. La violence que je ressentais derrière cette limite posée de façon agressive était pour moi inacceptable. Je doute des méthodes de punitions et je ne vois pas ce que le poulain aurait pu en retenir de positif... Là il a appris que je le défendais d'un homme en colère!

Alors comment poser des limites?
En entreprise en tant que manager, la clarté d'un cadre de travail est indispensable pour qu'il soit respecté. Sans limite, chacun interprète sa vision des missions à sa façon et cela peut mener au chaos. Cependant qu'un cadre bétonné peut mener à l'irrespect, trop peu de cadre amène au même résultat! Alors comment s'y prendre?
  • S'assurer que le cadre est clair
  • Repérer quand les limites sont franchies et le signaler directement calmement
  • Apprendre à les faire respecter
Ce qui m'a interpellé dans la façon dont l'instructeur agissait avec Tchekhov est que la réaction résultait d'une même violence que l'étalon Black Silver. Dans ce cas, le respect de la règle serait venu de la terreur de la sentence et pas obligatoirement de la compréhension de la règle.
Installer un cadre se fait dès l'entrée en relation car nous avons besoin de repères pour évoluer. Et de chaque relation viendra un cadre et une limite différente, le respect de la limite se fera selon notre préférentiel de communication.

Pour un manager ou un dirigeant, la position hiérarchique complique parfois la pose du cadre.

Comment apprendre l'art et la manière de poser et maintenir un cadre?
Par l'assertivité. L'assertivité c'est l'affirmation de soi dans le respect de l'interlocuteur.
Les chevaux sont très inspirants pour cela car dès qu'ils rentrent en relation - on entend souvent dire : "il cherche à savoir qui est le leader" - c'est au-delà de ça : ils cherchent à savoir s'il peut être en confiance, si vous êtes cohérent, consistant. Car il en va de sa survie d'être bien entouré.

Dans l'article sur le positionnement hiérarchique la façon de poser des limites de Lancelot est celle d'un leader sûr de lui, posant un cadre clair sur ce qui est autorisé, toléré ou interdit. La rencontre avec Black Silver démontrait un style de leadership agressif ou l'autre était tenu d'obtempérer dans la seconde peu importe que la règle soit connue ou non, et la sentence était violente.

Manager les limites peut se faire de manière assertive ou de manière agressive, et ce n'est pas toujours facile comme en témoigne cette dirigeante :

Marianne W. : "cela me parassait difficile de m'imposer sans être agressive"

Les chevaux vous offrent cette prise de conscience immédiate sur le type de positionnement personnel que vous prenez dans une relation et la qualité qui en découle. Vous pouvez alors apprendre à poser un cadre et faire respecter des limites avec assertivité et dans le respect.