samedi 30 juin 2012

La base de la motivation expliquée par l'equicoaching









Comme mentionné dans l'article "Hiérarchie et messages claires assisté par les chevaux" je cherchais une voie de communication avec Lancelot. Les choses se sont un peu précipitées lorsque j'ai eu un accident de voiture avec le coup du lapin pour conséquence. La médecine m'interdisant de monter à cheval, c'est une amie qui s'est dévouée pour le monter. Ca se passait un peu mieux avec elle qu'avec moi. Restait cependant une sorte de froideur de la part de mon cheval.
Une écurie de monte américaine se trouvant dans les environs avec des prairies à disposition, et mon incapacité médicale à pouvoir monter ont changés la tournure de notre relation.
Lancelot a traversé les couloirs du manège la tête haute en hennissant. Je n'avais jamais mis un cheval dans un van, c'est donc l'ancien propriétaire qui s'en est occupé non sans y laisser un pantalon déchiré sur un morceau de ferraille.

De votre équipe ou de votre cavalerie : Améliorer l'environnement...
Arrivée dans sa nouvelle écurie, les propriétaires du lieu m'ont recommandé de le lâcher dans la piste couverte avant de lui montrer son box. Il s'est mis a galoper comme un dingue, lançant des coups de cul en l'air et hennissant toujours aussi fort. Cette démonstration d'énergie me sidérait...

J'entendais les gens du manège dirent "il est beau, il lâche son feu, il a du caractère".. Ah bon? Du feu? J'étais infiniment perplexe et je ne comprenais pas ce que les gens disaient. Quand il s'est peu à peu calmé, j'ai pu le reprendre et lui montrer son box. Pas de mur : il pouvait voir tous les chevaux devant, à droite et à gauche et, dans le mur à l'arrière, il y avait une petite fenêtre qui donnait sur la piste extérieure et le soleil couchant. J'ai ressenti de la joie et de l'apaisement. Il reniflait tout, tournait et retournait chaque coin, puis il s'est posé et a entamé son foin.

L'écurie proposait des prairies quelques heures par jour pour autant que les propriétaires y mettent eux-mêmes leurs chevaux. Je me suis fait accompagnée la première fois par la jeune fille du manège, une grande blonde toute calme, qui semblait peu impressionnée par les démonstrations d'énergie de Lancelot. Dans le couloir d'herbes qui menait aux prairies, Lancelot a plongé la tête pour manger et ce fut fort difficile de le convaincre d'arrêter pour arriver à la porte de l'enclos. Une fois dedans il a fait à nouveau un joyeux déballage d'énergie au galop en hennissant à tout va.
Puis dans les jours qui suivirent la grande blonde toute calme m'enseigna trois "jeux" Parelli (une forme de communication qui utilise les codes de langage corporel du cheval) pour que je puisse m'inscrire dans les cours qui se donnaient une fois par mois. Nous étions à pied et je voyais mon cheval en face pour la première fois. J'eus l'impression que, de son côté, il faisait aussi connaissance curieusement. 
Ses oreilles se pointaient toutes droites au-dessus de sa tête de plus en plus souvent quand j'arrivais et ses yeux faisaient comme de se rejoindre au milieu de son chanfrein pour me regarder avec profondeur. Quelque chose de nouveau s'installait entre nous. De la connaissance à la reconnaissance il n'y avait plus qu'un pas... et le doux hennissement que j'attendais depuis des mois est apparu un matin à ma plus grande émotion.

Quel lien avec l'entreprise? 
Un lieu exigu comme un placard à balai éclairé au néon, des tâches assignées par mail, s'ignorer dans les couloirs est fort peu propice à un travail accompli au mieux des compétences de chacun.
Certaines entreprises et administrations l'ont compris puisqu'elles accordent un nombre de fenêtres en fonction du grade hiérarchique! Si c'est une valorisation en soi, l'effet pervers peut vite se faire sentir si cela consiste à se retrouver isolé... dans une cage de verre!

Quand un dirigeant témoigne qu'il se sent incompétent d'avoir à gérer la pression de trois fonctions différentes... où est le bénéfice du nombre de fenêtres s'il n'y a pas de rencontres pour écouter ce qu'il vit et y trouver des solutions?

Quand on en arrive à parler de la gestion du "capital humain" comment peut-on voir l'entreprise par le biais de la rencontre?

Il s'agit d'un tout. Valoriser un collaborateur - en améliorant son environnement - peut être apprécier comme une reconnaissance. Ca ne s'arrête cependant pas là. La rencontre est l'étape suivante, là où un échange peut s'installer. Tu me vois, je te vois aussi.

"J'ai dû assurer les tâches de mon poste, de celui d'un autre projet (suivi finance) et le remplacement de la secrétaire de direction... J'ai craqué en juin. Un collègue est intervenu auprès du management pour me décharger" m'explique cette cliente explosée de fatigue

La motivation par la rencontre

« Je les vois tous 5 mn en face-à-face pour leur exprimer des encouragements lorsqu’ils ont fait mieux que l’avant veille, les féliciter lorsqu’ils ont dépassés les résultats attendus et les aider à améliorer leurs performances lorsqu’ils ne sont pas dans les objectifs. Ce ne sont que 5 minutes, mais ces minutes leurs sont pleinement consacrées. C’est ça aussi, la reconnaissance.» Lionel Abdullah, Team Manager

Ce manager parle de ses employés - pas de ses chevaux... bien que ça pourrait! Moi j'avais changé Lancelot d'environnement, et j'avais aussi changé mon mode de communication avec lui. Par ce biais je pouvais lui exprimer quelque chose et un échange pouvait s'installer.
 

vendredi 22 juin 2012

Quelle est votre définition de l'équi-coaching?


Chevalliance a accueilli cette semaine une dizaine de femmes entrepreneures. Nous avions la consigne de présenter en deux heures l'activité d'équi-coaching. Il faut savoir que pour découvrir et emporter la substantifique moelle de l'équicoaching il est recommandé de suivre deux jours de séminaire... C'était donc un beau challenge! 
Donc à part le fait que toutes ces femmes allaient immanquablement rencontrer des chevaux, l'activité en elle-même leur était complètement inconnue.
Plusieurs d'entre elles étaient ou avaient été cavalières et c'était ce qui les avaient conduit jusqu'au Haras. Les autres faisaient des parallèles avec l'équi-thérapie. L'une d'elle m'avait d'ailleurs contactée pour son fils.

Alors au cours de notre présentation nous leur avons proposé un petit concours. Répondre à la question suivante :

Quelle est votre définition de l'équi-coaching?

Réponse qu'elles devaient nous donner après avoir participé à une petite activité avec les chevaux et la meilleure définition remporterait un cadeau.
Et voici leurs réponses :

"C'est un travail avec les chevaux qui permet d'en apprendre davantage sur soi, son caractère (est-on un leader ou plutôt un suiveur? Comment réagit-on face à certaines situations? Est-on frustré ou toujours aussi motivé?..." (Jennyfer B.)

"Apprendre à communiquer en s'adaptant à l'autre avec créativité, positivité et calme afin d'obtenir son attention et sa coopération." (Katia O.)

"L'équi-coaching est un miroir juste!" (Virginie P.)

"Comprendre les relations humaines par les rapports au cheval. Apprendre le leadership par le partage" (Karine Q.)

"Apprendre à se connaître soi-même grâce à la relation avec le cheval, devenir conscient de nos besoins, ceux des autres et pouvoir arriver ensemble à atteindre un objectif" (Julie D.)

"Technique d'apprentissage de soi et des autres grâce à la relation établie avec la plus noble conquête de l'homme. Le but étant de permettre à chacune de se dépasser et d'optimaliser les contacts-échanges au niveau privé et professionnel. Et c'est génial!" (Sylvie P.)

Parce que toutes les définitions étaient d'une grande justesse, toutes les gagnantes ont reçu en cadeau la rose du succès!

Le témoignage de clôture émanant de Virginie Pierre, présidente du réseau féminin, fut : "ce que j'apprécie particulièrement dans cette approche est la pudeur. Il n'y a aucun déballage de tripes et le ton est juste".



jeudi 14 juin 2012

En equicoaching comme en leadership, tout commence par le plus petit détail

Les femmes se perdent un peu trop souvent dans les diktats de la mode. Alors qu'en tant que fashion victime les femmes savent que compte le moindre détail, elles peuvent se perdre précisément dans l'impact lui-même. Les hommes aussi à leur manière d'ailleurs.
En equicoaching comme en leadership, tout commence par le plus petit détail. Trouver l'impact de son leadership ne tient pas à la hauteur du talon aiguille.
Avec un cheval le rapport est marqué du sceau du contact avec la Nature et ses cycles. C'est moins courant d'avoir un cheval à soi et encore moins de l'avoir chez soi. La bonne nouvelle c'est que par le biais de l'équi-coaching tout le monde bénéficie du bien-être qu'apporte le cheval sans en être nécessairement propriétaire.

Il ne s'agit pas de plonger dès le premier abord dans un bain de sensations et penser que l'on va caracoler sur une croupe à la première seconde. Pour approcher un cheval il faut tenir compte de l'environnement. Des femmes entrepreneures arrivent parfois en séminaire d'equi-coaching en petites bottes de cuir à talons aiguilles du plus bel effet sur un trottoir citadin mais handicapant au milieu d'une prairie et d'une carrière de sable... Evoluant au poids des paquets de boue enfilés dans la chaussure, la silhouette vacillante sur le terrain accidenté, le vernis derrière lequel elles se cachent éclate au grand jour. Quelle image veulent-elles offrir? Se montrer aux autres plutôt que voir l'autre? L'incohérence d'une tenue peut devenir un réel handicap quand on veut imposer sans voir autour de soi.

Se posent les questions de cette rencontre que cela soit au cheval ou à l'autre :

  • Qui allez-vous rencontrer? 
  • Quelle est sa "culture"?
  • Qui voyez-vous vraiment? ... 
  • Quel impact souhaitez-vous donner?... 
  • Comment vous sentez-vous dans la rencontre?  

Tenir compte de ce qui se passe à l'extérieur, en rapport avec les conditions météorologiques. Cette simple prise de conscience de départ va mettre en mouvement des émotions dans la rencontre à soi, à l'autre, à l'environnement.

Une rencontre c'est créer du lien. Pour paraphraser Jean Malaurie, ambassadeur de l’Unesco à Paris, le lien entre les chevaux et les hommes offre la possibilité d'ouvrir une porte vers l’apprentissage socio-émotionnel... mais au fait ...

Tous les animaux sont en équilibre entre eux et dans leur communication, tous les animaux sont respectueux de leur environnement grâce à un apprentissage socio-émotionnel authentique. Qu'en est-il de l'être humain?

Pourquoi l'apprentissage socio-émotionnel peut servir le leadership? 
L'entreprise n'aime certes pas d'entendre parler d'émotions et pourtant, sa lecture est une compétence managériale incontournable. Certes, on peut tenter de faire sans. Ce sera plus laborieux, moins efficace, souvent stérile. La rapidité est dans l'air du temps et quand le timing est bon, le vent est favorable pour l'équipage.

Les émotions sont à la base de toutes nos décisions et jouent un rôle prépondérant dans notre communication orale autant que non-verbale. La lecture d'une émotion constitue une aptitude essentielle pour initier une action et une réponse.

Dans une activité sociale et cognitive, la communication est un aspect primordial et sa qualité implique autant d'aspects intellectuels que socio-émotionnels. L'observation du comportement d'un membre de l'équipe est indispensable pour un dirigeant car cela lui permet de détecter ses réponses affectives qui peuvent être la manifestation de sentiments d'intérêt, d'excitation, de confusion, d'ennui, de méfiance, etc... De cette observation peut venir les décisions d'équilibre.
Une émotion c’est une énergie qui va nous mettre en mouvement par rapport à une information que l’on reçoit soit de notre environnement interne, soit de l'environnement extérieur. L'observation de ce qui nous entoure est donc capital.

Tout commence par le plus petit détail...

 

Découvrir l'environnement, ressentir, faire du lien commence par l'environnement. Et parce que le plus petit détail crée le plus grand effet vous en prenez conscience avec les chevaux. Les émotions au contact d’un animal se vivent dans un cadre sécuritaire, cela implique une rencontre réelle et de belles prises de conscience.
L'ensemble de ces observations aideront dans le développement de l'impact d'un leadership authentique.

"La présence d’un animal réduit les barrières sociales, surtout par le jeu de processus de communication non verbaux ; elle facilite les rapports sociaux ; elle permet d’avoir des relations plus authentiques et de recevoir un soutien émotionnel ; elle augmente l’estime de soi ; elle aide à gérer les situations stressantes et à travailler les deuils ; elle permet d’exprimer des aspects importants de soi-même. (Fransesco Bruni, 2010)"

Parce que le moindre détail compte, les femmes comme les hommes peuvent tirer de grands bénéfices dans l'impact de leur leadership grâce au coaching assisté par les chevaux.