mardi 10 juillet 2012

Comment un leader peut-il améliorer ses compétences avec un cheval?

Etre responsable d'un poste est une chose, être responsable d'une équipe peut être déroutant car sans écoute de l'autre la communication sombre dans un sens unique peu épanouissant et la fonction se vide de sens. Etre responsable d'une équipe demande de se connaître et d'apprendre à connaître l'autre - les autres.
Dans la suite des articles précédents sur la façon dont l'équicoaching permet de comprendre que la communication est un échange et vous apprends ce qu'est la puissance d'une émotion,  j'avais un début de compréhension mutuelle dans la découverte de mon cheval.

Une première brèche avait signé un début de communication entre nous... et entraîné  des questions dans mon propre chef. J'avais "sauvé" ce cheval de conditions de vie peu agréables certes mais que - somme toute - 95% de la planète des chevaux de club partagent.

Comprendre maintenant qu'il pouvait demander quelque chose me compliquait singulièrement l'existence. C'était bien plus facile de garder l'option "fais ce que je te dis, le reste c'est moi qui gère!"... J'avais cependant l'impression de rentrer dans un monde totalement inexploré et riche. Et avec un acharnement forcené je me mis en tête d'essayer de le comprendre. Mes précédentes aventures équestres m'avaient toujours mise en position de supérieure hiérarchique bienveillante. Devenir propriétaire avait changé la donne à plusieurs égards dont le plus important : j'avais été le chercher et j'allais en être responsable pour un bon moment...

En entreprise, prendre le rôle du manager faisant fonction pour quelques heures, quelques jours ou quelques semaines, cela peut être plus facile que de tenir la posture de dirigeant à temps plein. A temps plein c'est un apprentissage! 
Je reviens à Fabienne déjà mentionnée dans l'article Hiérarchie et messages clairs assistés par les chevaux. Une croyance tenace qu'elle ne possédait en rien le savoir être d'un manager était particulièrement handicapant.

Quelle idée se faire du savoir faire et du savoir être un dirigeant?
Voyons comment cela s'est passé pour Fabienne.
Dans sa démarche de coaching et lors du séminaire dont je fais mention elle venait "acheter" une recette de leadership à l'extérieur. Pourtant lors de l'activité proposée avec le cheval, et à son plus grand étonnement elle fut la seule à emmener avec elle   le cheval qu'elle avait choisi dans un parcours qu'elle a fait deux fois en pleine euphorie de réussite! Cela devant des hommes dont on aurait attendu qu'ils fussent plus outillés qu'elle dans cette démarche.

Elle a réveillé en elle une compétence ignorée de leader - sans doute enterré depuis trop longtemps et qui était capable de faire bouger un cheval certes mais aussi une équipe. Ses demandes étaient justes, profondément équilibrées, ce qui a permis que le cheval adhère complètement à son projet. Elle a découvert par elle-même qu'être un leader c'était être à l'écoute des autres!

Un mois plus tard j'ai revu Fabienne et voici son témoignage :

"Cette place de leader je me refusais à la prendre. C'est une place où il faut s'occuper des autres à temps plein et je ne voyais pas du tout cet aspect-là dans ma fonction de manager. J'étais beaucoup plus préoccuppée à remettre un dossier impeccable que de m'ouvrir aux autres et écouter ce qu'ils avaient à me dire. J'avais peur de leur réaction et je partais au quart de tour quand je sentais une critique venir. Maintenant je me donne le temps d'arrêter un entretien quand j'ai besoin de réfléchir et je prends note des échanges. Cela me permet de me poser et de prendre des décisions en fonction. Dans mon agenda, je prend le temps de la rencontre individuelle chaque semaine pour une évaluation et une demande. Je mets un point d'honneur à les motiver. 
Quand je repense à ce cheval... c'était une expérience étonnante..."

Expérience qui lui a permis de vivre le savoir être de leader (et non le "savoir faire" qu'elle possédait déjà).

A ce même stage se trouvait un homme en questionnement qui venait chercher cette réponse - vitale pour lui à un tournant de sa carrière - "suis-je un leader?" ... la réponse a fusé rapidement : il préfère suivre au lieu de diriger. Ce constat lui a permis de poser des choix conscients et justes pour lui alors qu'il était parti pour suivre les conseils d'un entourage qui le poussait à lancer son entreprise. Certes répondre à des questionnaires peut aboutir à des résultats équivalents. Ceci étant, vivre dans le ressenti la réponse sans l'intellectualiser permet d'être sûr de son choix et fait toute la différence quant à la prise de conscience.
Tout comme il est impensable d'apprendre à nager dans un livre sans se jeter à l'eau, une expérience d'équi-coaching permet de transposer la prise de conscience du ressenti à l'environnement de travail. Et cela reste acquis des années plus tard.





1 commentaire:

  1. Merci pour cet article très intéressant, et pour le partage du parcours de Fabienne. Je me demande combien ils sont, ces managers et leaders qui ont une fausse idée de la posture qu'ils devraient avoir. Qui sont coincés par ces injonctions "il faut tu dois", alors que les ressources de leur leadership, ils les ont, il ne reste qu'à les laisser parler.
    Ton accompagnement révèle les ressources et donne la peermission de les utiliser, et pour moi en tant que coach, tout est là !
    Karine Aubry
    kolibricoaching.com

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