jeudi 5 juillet 2012

La communication est relationnelle et cela s'apprend


Le lien est mouvant, riche et s'entretient
Ce fameux hennissement (mentionné précédemment dans Hiérarchie et messages claires assistés par les chevaux) je le croyais acquis! ... Pauvre de moi, j'ai du apprendre que cela devait se reconquérir chaque jour.
Et c'est pareil en entreprise. Le lien contractuel qui lie le collaborateur à son manager se gagne chaque jour!
L'instrument de notre communication qui avait allumé une flamme d'intérêt dans les yeux de Lancelot était un immense bâton duquel pendait une corde et qui symbolisait la prolongation du bras - me disait la grande blonde toute calme. A l'aide du grand bâton il fallait faire bouger les hanches du cheval d'un côté puis de l'autre, le faire reculer et enfin poser le bâton sur la maxillaire pour faire bouger l'avant. Ce bâton, elle l'appelait "bâton-carotte". Cela me plongeait dans des abîmes de réflexion, était-ce la couleur orange du plus bel effet qui aurait fait croire au cheval qu'une caresse dudit bâton équivalait à une caresse d'un kilo de carotte? Je ne sais pas. Toujours est-il qu'au bout de trois fois Lancelot avait compris ce qu'il fallait faire. La fois suivante il poussait des soupirs d'ennuis très profonds. Je ne pouvais que constater que la communication qui s'était ouverte entre nous s'éteignait déjà.

Car plus de la même chose génère le même résultat, une communication entre un manager et son collaborateur peut s'éteindre par des demandes répétées ad nauseam.

Et c'est bien ce qui m'est arrivé. Car dans l'idée d'une technique parfaite il fallait que je m'exerce même si Lancelot avait capté la demande à 100% ... derrière, devant, en arrière. Entre les mouvements Lancelot s'endormait. Ca me faisait rire mais j'étais la seule à trouver ça drôle. Le hennissement se faisait rare... je comprenais mal ce qui se passait. Il avait l'air de plus en plus éteint.
Pour être riche et saine une communication doit passer dans les deux sens
Un matin je le remis au box après avoir fait bouger pour la xième fois les trois morceaux de mon cheval. Et laissant par distraction la porte à glissière de son box ouverte je partis vers mon armoire ou les carottes - les vraies - se trouvaient... Et voilà que j'entends mon Lancelot  s'animer derrière moi, prêt à me suivre; je me retourne et n'ai d'autre moyen pour qu'il reste au box que de lui dire un grand "non". Il lève alors un antérieur et je suis stupéfaire de la clareté du geste : tout son corps dit "donne-moi une carotte". Cette forme de demande commune à bien des mammifères, un membre en avant, et que l'on interprétera selon son éducation ou sa culture de "donne-moi" à "s'il vous plaît" ... était absolument limpide. C'est une quête gestuelle bien claire que mon cheval connaissait aussi.
Des trois premiers "jeux" Parelli bien assommants pour lui mais qui avait ouvert une porte dans la communication je n'étais plus la seule à demander quelque chose! Lui aussi me demandait du mieux qu'il le pouvait quelque chose qu'il savait se trouver dans l'armoire. J'ignorais qu'un cheval pouvait communiquer, pouvait penser, pouvait s'exprimer... J'étais chavirée... un échange s'installait.

Une communication c'est un message qui passe dans les deux sens. 

Lancelot me donnait ses trois morceaux de corps que je faisais bouger et qui me contentait à ce stade. De son point de vue de cheval, il était juste qu'il attende de moi un retour. Et comme ce retour se faisait attendre, c'est lui qui en a pris l'intiative. C'est de lui qu'est venu la demande d'un échange.

"L’échange, c’est un temps que le manager consacre à son collaborateur, pour l’écouter ou lui donner un feedback sur son travail.
Est-ce une marque de reconnaissance ? Pour y réfléchir, demandez-vous si vous donnez ce temps et ces feedbacks à des collaborateurs que vous estimez de faible valeur. Si non, il est naturel que vos collaborateurs traduisent votre attention comme une marque de reconnaissance (il me donne un feedback ou il échange avec moi, donc je vaux quelque chose à ses yeux)."
Extrait de l'artice de Karine Aubry sur la Reconnaissance au travail


2 commentaires:

  1. Je ne comprends pas trop bien... Dénoncez vous l'approche Parelli comme "ennuyeuse" pour les chevaux ou au contraire la considérez-vous comme une porte qui s'ouvre vers la communication si l'on est attentif à laisser la place au cheval?

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  2. Bonjour Caroline,

    Merci de votre lecture et de votre commentaire.

    Ce que j'ai voulu dire est que dans un premier temps c'est une belle porte qui s'ouvre sur la communication ... Nous - pauvres êtres humains que nous sommes - nous mettons beaucoup de temps à intégrer un geste et c'est là que nos pauvres chevaux s'ennuient en attendant que nous ayons acquis la bonne position, le bon dosage, la bonne intention, la juste énergie.

    Belle journée à vous,
    Florentine

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